Monsieur le président, chers collègues

Le PADD permet de dégager une vision claire du projet de territoire de la Métropole à l’horizon de 2030 pour les habitants. Il marque la volonté de préserver les ressources naturelles, d’améliorer l’environnement et de maintenir la qualité de vie tout en faisant face au changement climatique.

En tant qu’élus écologistes, nous nous félicitons des orientations affichées, car cohérentes et transversale, orientations auxquelles nous avons largement contribuées et qui porte des ambitions fortes pour l’avenir et la prospérité du territoire.

Aussi, il me semble important de mettre en avant les sept thématiques qui constituent la synergie du PADD.

1^ère thématique : l’énergie

Dans la continuité du volet climat air-énergie et de celui des mobilités, Dijon Métropole va intensifier ses efforts pour réduire durablement les émissions de GES et lutter contre les nuisances atmosphériques et sonores:

– performance et économie d’énergie dans les logements,

-développement des énergies renouvelables avec des équipements photovoltaïques sur les toits,

– extension du réseau de chaleur,

-les courtes distances qui rapprochent les lieux de vie, de travail et de loisirs pour faciliter les déplacements.

Il y a le souci d’utiliser des éco-matériaux pour les projets de construction, qui donnent une place importante aux fibres végétales et matières naturelles. En complément, nous rappelons que pour réduire l’empreinte énergétique des constructions, il est nécessaire d’avoir une approche globale en fixant un pourcentage de matière renouvelée, de matériaux recyclables et recyclés.

2^ème thématique : les mobilités

Entre émissions de GES, pollution de l’air, morcellement du territoire, artificialisation des sols, et bouchons, les transports génèrent des problématiques qui nécessitent des réponses bien articulées. Les objectifs du PDU 2012-2020 en terme de part modales servent de référence : de 13% à 20% pour les TC, de 3% à 10% pour le vélo, de 53% à 40% pour la voiture, sachant que pour la marche, l’objectif de 30% est déjà atteint selon l’enquête EMD de 2016.

Il faut alors développer le bouquet de services des transports alternatifs à la voiture individuelle. Sur Dijon Métropole, nous avons une base certes solide, mais évidemment perfectible. Elle repose sur l’organisation forte de l’intermodalité parce qu’en en lien avec :

• le réseau ferroviaire régional et national,

• l’affinement du réseau de transports collectifs,

• l’amélioration du maillage cyclable sur les continuités et les radiales,

• la valorisation du système vélo global,

• l’amélioration des cheminements et des espaces piétons,

• enfin, il y a la création d’une Zone de Circulation Restreinte qui participe également à l’amélioration de la qualité de l’air.

3^ème thématique : l’urbanisme et le logement

Il y a la poursuite de l’accès au logement pour toutes et tous quelque soient les revenus et l’âge, avec une vraie mixité sociale sur l’ensemble du territoire, une bataille aux long cours qui portent déjà ses fruits.

La volonté de densification du bâti dans les zones industrielles et artisanales, à l’instar des zones constructibles permet la préservation des espaces agricoles et naturels avec la baisse de 30% de l’artificialisation des sols par rapport à antérieurement.

Il faut poursuivre l’effort sur la mobilisation des logements vacants pour aller au-delà des 100 logements par an, ce qui évite également l’artificialisation inutile des sols.

4^ème thématique : la ressource en eau

Le PADD envisage clairement une politique économe de l’eau dans tous les domaines : agricole, domestique et industrielle grâce à la restauration des zones humides, à une gestion alternative des eaux pluviales et de ruissellement. La replantation de haies, l’instauration d’une trame verte agricole favorable à la qualité des sols, le soutien à l’agroforesterie contribueront à préserver la ressource en eau et à réduire la fragilité du territoire face aux aléas climatiques. Il faut veiller cependant aux opérations de remembrement afin que celles-ci n’annulent pas les efforts de ces mesures.

5^ème thématique : la reconquête de la biodiversité et la nature en ville

Elles contribuent à améliorer le cadre de vie, et de façon plus globale, à agir localement face au phénomène d’extinction massive de la faune et de la flore. Le monde de la biodiversité, vous le savez, est en train de s’écrouler avec des conséquences tout aussi graves pour l’humanité que celle du changement climatique. Il faut donc amplifier nos actions. L’aménagement de trames vertes et bleues et des jardins partagés cultivés sans pesticides, les cheminements verts le long des pistes cyclables sont des éléments qui contribuent à la restauration de la biodiversité. Enfin, l’introduction du végétal en ville, et notamment dans les espaces les plus minéralisés, comme les centres villes, avec le développement des toitures et des murs végétalisés, contribuera à réduire la chaleur en ville et à capter les pollutions diffuses pour mieux protéger notre santé.

6^ème thématique : l’activité agricole

La reconquête des terrains vacants et délaissés, de même que l’arrêt des constructions sur les bonnes terres agricoles destinées à des projets, notamment maraichers, constitue un marqueur fort en cohérence avec le projet d’autonomie alimentaire.

Pour les écologistes, cela contribue à la sortie d’un modèle qui ne rémunère pas la plupart de agriculteurs, qui détruit le tissu social, qui dégrade l’environnement et la santé. Cette transition est au profit d’une agriculture paysanne qui met l’agronomie au cœur de ses pratiques et qui abandonne les pesticides. Ainsi :

• le développement des filières biologiques locales et l’agro-écologie pour approvisionner les restaurations collectives de notre métropole,

• le développement des espaces tests agricoles,

• le soutien aux outils de transformation comme le projet de légumerie,

• le soutien à la distribution avec des points de vente directe.

Ces orientations favorables aux circuits courts s’inscrivent dans une politique en faveur de la justice sociale, l’objectif étant que tous les habitants aient accès à une alimentation saine et de qualité en lien avec le projet d’autonomie alimentaire. Enfin, le soutien à l’agro-écologie est un levier incontournable pour gérer efficacement les ressources naturelles, comme l’eau et les sols et protéger le vivant dans son ensemble.

7^ème thématique : la conversion écologique de l’économie

– Dijon Métropole veut favoriser le commerce et les circuits de proximité en arrêtant l’installation de grandes surfaces commerciales en périphérie. Cela correspond à une demande forte des consommateurs, en tant que consomm’acteurs.

– Il y a l’économie du réemploi et du recyclage des déchets. Toutefois, l’usage le plus écologique reste le déchet que l’on ne produit pas. C’est pourquoi, de nouveaux outils de prévention des déchets à la source, en complément des dispositifs de compostage, sont à organiser pour réduire notre empreinte écologique.

– Il y a le développement du numérique pour créer de l’emploi et de nouveaux services. Cette orientation nous conduit à mener une vraie réflexion sur le développement du télétravail et des espaces de co-working, respectueux de la qualité de vie au travail. Toutefois, face au développement du numérique, nous devons maintenir une vigilance quant à la prévention des risques liés aux ondes électromagnétiques –je vous renvoie au rapport de l’ANSES sur le sujet publié le 26 mars -.

En conclusion, le PADD reprend des propositions que nous portons depuis longtemps pour construire un territoire post-carbone, plus sobre dans le recours et l’usage des ressources, plus autonome en énergie, plus économe en consommation de terres agricoles et soucieux des solidarités et du bien-être de toutes et tous.

Concrètement, c’est une réponse aux besoins des habitants dans les manières de se loger, de se déplacer et de consommer.

Cela tout en faisant face aux défis climatique et à la sauvegarde de la biodiversité, tout en améliorant l’environnement pour la santé de toutes et tous. Cela pour renforcer la construction d’un territoire résilient, en faisant de la préservation du vivant un formidable combat pour un nouveau projet de société.

Et pour finir, un grand merci aux services de Dijon Métropole qui ne ménagent pas leur temps pour faire aboutir ces dossiers complexes à forts enjeux.

Catherine Hervieu