Le Grand Dijon lutte contre la pollution de l’air mais l’urgence nécessite plus d’ ambitions européennes et nationales
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Depuis 2 jours, le Grand Dijon est exposé à un pic de pollution avec un seuil d’alerte, qui
classe l’agglomération en niveau 8 sur une échelle de 1 à 10*. Cet épisode, qui concerne
plus de 40 départements, est historique par sa durée et son intensité.
Nous sommes désormais mieux informés des indices de dégradation de la qualité de l’air.
Les mesures préconisées par la Préfecture sont indispensables. Néanmoins, l’action publique
doit agir sur le problème de fond en dehors des pics de pollution c’est à dire la pollution du
quotidien. Elle est responsable de 48 000 décès prématurés par an en France et qui coûte
plus de cent milliards d’euros à la société*.
Face à cet enjeu de santé publique, le Grand Dijon agit depuis plusieurs années avec la mise
en œuvre d’une politique locale de qualité de l’air volontariste. Elle repose à la fois sur un
urbanisme innovant, en favorisant une ville des courtes distances, un réseau de transports
en commun performant et la promotion de la marche et du vélo. Si les résultats sont
probants puisque nos modes de déplacements ont évolué avec une part modale de 30%
pour la marche, de 13% pour les transports en commun et de 5,5% pour le vélo (selon
l’INSEE), l’urgence montre que nous devons soutenir nos efforts.
C’est pourquoi, le projet de territoire de la future Métropole a inscrit de nouvelles ambitions
pour diminuer les effets néfastes des véhicules motorisés : création de zones de circulation
restreinte ou apaisée et développement des cheminements doux, intégrant entre autre, un
maillage de l’agglomération avec de véritables continuités cyclables et piétonnes.
Notre action locale sera insuffisante sans des politiques nationales et européennes qui d’une
part soutiennent financièrement les projets locaux, et d’autre part interviennent sur les
secteurs d’activités les plus émetteurs de particules fines, comme l’industrie du diesel.
C’est pourquoi, il est urgent, comme le proposent les écologistes depuis de nombreuses
années, d’engager un plan de sortie du diesel et d’investir en faveur des infrastructures de
transport du quotidien ( fret ferroviaire, Train à Haut Niveau de Services, plateforme
intermodale…) financées par la Banque européenne d’investissement et les banques
nationales d’investissement.
Catherine HERVIEU, vice­présidente aux modes actifs et à la qualité de l’air
* classement réalisé par Atmosf’air Bourgogne, association de surveillance et de mesure de
la qualité de l’air en Bourgogne.
* rapport de la commission d’enquête du Sénat sur le coût économique et financier de la
pollution de l’air, juillet 2015.