Mission d’information sur les pesticides : une occasion manquée pour la transition écologique de l’agriculture
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La mission d’information parlementaire sur les pesticides  a rendu son rapport le 4 avril. Pour rappel, en décembre 2017, nous avions  adressé à Didier Martin, co-rapporteur de cette mission, une lettre ouverte demandant de mieux chiffrer les bénéfices induits par l’agriculture biologique et les coûts causés pour la collectivité de l’agriculture dépendante aux pesticides.  Il avait alors accepté de nous recevoir, ce dont nous le remercions.

Cependant, si  la mission a intégré l’évaluation des coûts environnementaux dus aux pesticides, nous regrettons vivement qu’aucune étude consacrée aux gains environnementaux de l’agriculture biologique ne soit envisagée. Comme nous le demandions, le rapport a rappelé l’importance du principe pollueur/payeur mais sans  en préconiser une véritable application ! En effet, le rapport conçoit le principe pollueur/payeur uniquement sous forme de bonus en excluant la possibilité de malus, ce qui atténue, de fait, l’efficacité du dispositif. Les citoyens continueront ainsi de payer pour les dégâts des pesticides qui ne sont pourtant pas de leur fait.

Plus globalement, nous condamnons le fait  que ce rapport présente uniquement la maîtrise des pesticides sans établir de feuille de route pour leur sortie programmée, notamment celle du glyphosate. Sur ce produit emblématique, il est regrettable que l’affaire des « Monsanto Papers » soit ignorée. Il est également incompréhensible que le rapport aille à l’encontre de l’engagement du Président de la République d’exclure l’usage du glyphosate dans un délai de 3 ans. Ainsi, pour les élus de La République En Marche, l’écologie se réduit à des effets d’annonce sans se traduire dans les actes.

Le contenu du rapport est très  décevant et ne répond pas à  l’enjeu qui  est de dépasser le constat partagé de la dangerosité des pesticides. Ceux-ci nourrissent un modèle agro-économique qui ne profite qu’aux firmes de la chimie. Les alternatives existent et font leurs preuves, l’urgence est de les généraliser. Les convictions et la volonté politique portées par les écologistes contribuent à la transition écologique de l’agriculture avec la sortie programmée des pesticides en attribuant des moyens à la hauteur à l’agriculture biologique, paysanne et à l’agro-écologie. La France y gagnerait un leadership européen novateur.

Les élu-e-s EELV de la Mairie de Dijon

Contacts presse : Frédéric Faverjon, 06-81-84-28-59

Catherine Hervieu, 06-75-02-98-70