SOUTIEN A EMMANUEL GIBOULOT: MOBILISATION LE 24 FEVRIER 2014 A DIJON
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Le collectif de soutien à Emmanuel Giboulot, dont fait partie EELV Bourgogne, organise un événement le lundi 24 février 2014 à 12h devant le tribunal de Dijon.

Emmanuel Giboulot, viticulteur à Beaune (21) est convoqué le 24 février 2014 à 13 h 30
au tribunal de Dijon pour avoir refusé de traiter, à titre préventif, sa propre production avec un
pesticide de pyréthrine (le pyrevert). Il encourt 30.000 euros d’amende et 6 mois
d’emprisonnement.
Pour éradiquer la cicadelle vectrice de la maladie de la flavescence dorée de la vigne présente
notamment dans le nord Mâconnais, en Saône-et-Loire, les pulvérisations d’insecticides ont été rendues
obligatoires en juin 2013 par un arrêté préfectoral sur l’ensemble des vignobles de la Côte d’Or excepté
ceux du Châtillonnais et de l’Auxois. Et ce malgré l’absence de diagnostic préalable sur la présence avérée
ou non de flavescence.
Emmanuel Ciboulot travaille justement depuis plus de 40 ans à préserver les équilibres biologiques
de sa vigne. Viticulteur engagé en biodynamie, un mode de culture relativement proche de l’Agriculture
Biologique, il exploite 10 ha de côtes-de-beaune et de hautes-côtes de nuits. Or, la biodynamie rejette
catégoriquement l’épandage préventif de pesticides qui n’ont d’effets que ponctuels et à court terme mais
qui risquent de détruire un écosystème équilibré mis en place depuis 43 ans par Emmanuel pour favoriser
l’autorégulation des maladies et du parasitisme. La gestion sanitaire d’une maladie uniquement par des
traitements chimiques systématiques, très dangereux pour l’environnement et dont l’efficacité n’est pas
avérée, n’est pas en accord avec notre conception du vivant. Elle est contradictoire avec l’engagement de la
France à réduire sa consommation de pesticides de 50% en 2018 (300 fois plus de résidus de pesticides
dans le vin que dans l’eau). De plus en plus de viticulteurs font la démarche de certifier leurs domaines en
bio afin de produire des raisins de qualité en supprimant l’emploi de produits de synthèses, préserver leur
santé et celle de leurs salariés, préserver l’environnement, leur terroir et la pérennité de leur vignoble.
Cette gestion phytosanitaire est en outre une contre publicité pour les viticulteurs bourguignons qui, pour
répondre à l’attente des clients demandeurs de produits biologiques, se sont engagés dans une démarche
réglementée et contrôlée lisible par tous.
Ce n’est pas la 1ere fois que l’on opte pour des décisions inappropriées devant l’hôtel de la soit
disant « urgence » : souvenons nous du « fameux » virus H1N1 de ces millions de vaccins commandés auprès
des laboratoires pharmaceutiques… N’oublions pas non plus les foyers de tuberculose bovine qui ont
donné lieu à des abattages entiers de cheptel sans que l’on ne décèle le moindre cas positif !
La place de l’homme au sein de la société n’est plus qu’une variable d’ajustement. Les problèmes
engendrés par les modes intensifs de production agricole nous entrainent vers de mauvaises réponses et
celle proposée par le Préfet ne fait pas exception.
Les organisations cosignataires demandent donc, pour les viticulteurs refusant le traitement
insecticide systématique, la possibilité de suivre des procédures alternatives. La prospection collective
régulière pour surveiller l’éventuelle apparition de pieds porteurs de flavescence et leur arrachage, ainsi
que la détermination d’un zonage de traitement limité aux foyers avérés permettrait de suivre l’évolution
de la situation tout en y apportant des réponses adaptées. Il est en outre nécessaire d’encourager la
recherche sur les conditions de milieu qui influencent l’apparition de la maladie et sur les pratiques
alternatives qui pourraient stimuler la résistance de la vigne à la flavescence.
Les organisations cosignataires demandent l’arrêt des poursuites judiciaires envers
Emmanuel Giboulot et les viticulteurs qui ont refusé le traitement obligatoire en 2013, engagés
dans une procédure alternative.

Les membres du collectif.