Budget Primitif 2019 : intervention de Catherine HERVIEU au nom du groupe EELV
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Monsieur le Maire, Chers collègues

Le contexte de préparation de ce BP 2019 est sensible que ce soit sur le plan national comme sur le plan international.

Sur le plan national, la réponse apportée par le Président aux Gilets jaunes a conduit à une pondération des objectifs nationaux de déficit public de 3 %. Ce choix, au détriment d’une contribution financière de tous, donc des plus aisés, nous conduit à la vigilance pour éviter que les collectivités soient encore la variable d’ajustement des règles d’équilibre budgétaire.

Sur le plan international, la COP24 de Katowice n’est malheureusement pas à la hauteur du défi climatique. Elle entérine un accord de petits pas en regard de l’accord de Paris de 2015, qui voyait pour la 1ère fois un accord mondial engageant l’ensemble des 196 parties prenantes à contenir l’augmentation des températures à 1,5°C en regard de celles de 1990. Cet automne, nous avions évoqué le dernier rapport du GIEC et le fait que la majorité des Etats de l’UE, dont la France, voient une augmentation de leurs émissions de GES. Face aux atermoiements des Etats, l’espoir de 2015 est retombé alors que les populations constatent un peu plus chaque jour les conséquences et les mutations liées à l’emballement climatique.

En France, c’est pour une part ce qui émane des Gilets Jaunes, et des marches pour le climat le 8 décembre qui ont mobilisé pacifiquement tout aussi largement que les Gilets Jaunes. Il y a une vraie demande et attente de transformation rapide et profonde de nos modes de vie.

Nous le savons bien ici, à Dijon, le rôle des CT, et partout dans le monde, est majeur dans l’adaptation au changement climatique. Elles impulsent les dynamiques de changement, poussant l’État et l’Union Européenne à agir pour leur donner les moyens nécessaires d’adapter les territoires au changement climatique.

En ce sens, le repli nationaliste ne répondra pas à l’aspiration de ce qui émanent des territoires, contrastés au sein même des Etats. C’est la solidarité et la lutte contre les inégalités pour faire face à l’urgence écologique et à la justice sociale qui constituent le cap évident pour abaisser les tensions et se mobiliser sur ce chantier majeur.

Ce cap implique des financements et investissements structurants :

  • toutes les taxes reposant sur les émissions de carbone doivent être affectées sur la production et la rénovation thermique des logements, sur les mobilités alternatives à la voiture individuelle, sur la production agricole dédiée à l’alimentation saine.

  • Les CT devraient ainsi bénéficier d’une dotation Climat visant à renforcer les moyens des Plans Climat Air Energie Territoriaux, une revendication portée par de nombreux acteurs institutionnels, citoyens, associatifs et professionnels. Pour rappel, la France est en 20ème place sur l’ensemble des pays européens pour la part des taxes environnementales dans le PIB en 2015, selon une étude l’INSEE de 2017. Ce qui met en perspective le débat qui agite notre pays sur la fiscalité en général, la fiscalité carbone en particulier, et comment organiser une juste redistribution pour la transition écologique efficace.

Dans ce contexte, l’examen de ce BP 2019 conforte les grandes lignes exposées lors du DOB avec les piliers majeurs que sont :

  • le développement durable et la transition énergétique,

  • la justice sociale : PNRU, CCAS, équipements de proximité

  • l’éducation et la culture

  • la sécurité

  • l’attractivité

  • la démocratie locale

avec une hausse non négligeable du budget d’investissement.

Nous voulons également mettre en évidence l’attention portée à la préservation du tissu social et aux activités d’intérêt général. En dépit des contraintes financières, nous reconduisons le même niveau de subventions aux associations depuis 2 ans. Nous soulignons également avec beaucoup d’intérêt le maintien d’une enveloppe suffisante attribuée au budget alimentation qui garantira une augmentation du taux de produits bios locaux à coût constant. Cette volonté affichée bénéficera aux convives jeunes et moins jeunes ainsi que des producteurs locaux et régionaux.

En conclusion, l’incertitude demeure concernant le rôle des collectivités et leur place dans l’architecture institutionnelle. L’incertitude demeure aussi quant à la mise en place d’une réelle synergie de l’ensemble des acteurs locaux, nationaux et européens pour la transition écologique.

Malgré ces incertitudes, la Ville garde le cap et réaffirme à travers le BP2019, la place des services publics de proximité et son implication dans la transition écologique.

Catherine Hervieu