Conseil Métropolitain du 30 janvier : Olivier Muller interroge sur les coûts exorbitants des projet OnDijon et l’usine d’incinération
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Monsieur le président, Chers collègues,
Une fois n’est pas coutume, je remercie les services, spécialement le service Finances, pour la qualité
des documents explicatifs qui accompagnent ces budgets.
L’exercice est d’autant plus ardu que le contexte n’a jamais été aussi imprévisible. On a commencé
avec un débat d’orientation budgétaire avec Barnier, on enchaine avec un budget primitif avec
Bayrou. Avec qui voterons-nous la prochaine DM ?
J’ai pourtant actualisé mon intervention jusqu’au dernier moment, je ne sais pas si les membres de la
commission mixte partitaire sont parvenus à s’accorder sur un projet de loi de Finances. Quand bien
même un compromis serait trouvé, le projet adopté par un 49.3 résistera-t-il à une motion de
censure ?
Dans cet océan d’incertitudes, on sait malheureusement que les budgets locaux sont impactés par les
hausses des charges de fonctionnement, celles liées à l’inflation et à l’énergie, aux frais d’assurances,
aux taux d’intérêt, aux mesures règlementaires, comme la hausse des taux de cotisation CNRACL.
On sait que les recettes liées à l’activité économique sont volatiles. On sait aussi, même si l’impact
sera moindre, que les collectivités devront contribuer au redressement des finances publiques.
Il y a quelques années, nous alertions sur la nécessité de dépenser massivement en faveur de la
transition, avec, je le rappelle, des taux d’intérêt quasi nuls, car nous estimions que les coûts de
l’inaction allaient augmenter crescendo…
Malheureusement, cette ardoise climatique, nous la payons déjà…
Nous la payons déjà, quand les prix des énergies fossiles explosent et que le développement des
énergies renouvelables et les travaux de rénovation énergétiques sont devant nous….
Nous la payons déjà, quand les taux d’intérêt, corrélés à l’inflation, se renchérissent, et que le mur
des investissements nécessaires à l’adaptation climatique de nos villes est toujours devant nous…
Nous la payons déjà, quand les primes d’assurance intègrent la récurrence des catastrophes
naturelles, ou que certaines collectivités ne se voient même plus proposer de contrats…
Alors bien-sûr, la plupart des défis sont mondiaux et dépassent nos modestes moyens, cependant
nous pensons qu’il est toujours temps d’agir localement et pour ce qui nous concerne de rediriger les
investissements de la Métropole vers plus de sobriété et d’efficacité.
Je l’ai déjà dit lors du DOB, nous sommes par exemple réservés sur :

  • le montant des investissements pour l’UVE (184 M€) à mettre en perspective avec une
    stratégie efficace réduction des déchets, notamment en accélérant sur les biodéchets et en
    instaurant la tarification incitative ;
  • le projet hydrogène pour 219 M€ qui ne nous convainc pas tant du point de vue écologique
    que du point de vue du montage financier ;
  • le coût important du projet OnDijon (70 M€ en investissement et 45 M€ en fonctionnement)
    pour un rapport qualité/prix qui reste à démontrer ;
  • le manque d’ambition sur la politique vélo. Nous réitérons l’urgence d’avoir des continuités
    cyclables sécurisés reliant les quartiers et les communes de l’agglomération avec une

attention particulière sur les points noirs, c’est-à-dire les pistes qui s’arrêtent de façon
brutale et les partages de voierie dangereux.
Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons sur ce BP 2025.
Je vous remercie de votre attention,