Conseil municipal de septembre 2024 : Frédéric Faverjon intervient sur le rapport annuel de la politique de l’eau et assainissement
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Le rapport fait état de la mise en route de la méthanisation des boues de la station d’épuration
Eau vitale en 2023 et je m’en réjouis d’autant que, lorsque j’étais en charge de l’eau et
l’assainissement à la métropole, j’ai permis son avènement et négocié son périmètre ainsi que
son dimensionnement lors de la création de la SEMOP Odivéa voté en 2019. Nous avons
réussi à faire réorienter le projet initial de méthanisation métropolitain mal calibré. Les élus
écologistes ont donc contribué à éviter des dérives potentielles que peuvent comporter
certains de ces équipements, comme celui de Cérilly, méga-méthaniseur dans le nord de la
Côte-d’Or.
Cette méthanisation de la station Eau Vitale de Longvic permet tout à la fois de réduire le
volume des boues de la STEP mais aussi de produire du biométhane qui pourra être utilisé
dans des chaudières ou des véhicules.
C’est une réalisation structurante, en ce qu’elle permet une production de biogaz équivalente à
la consommation de 5000 foyers pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Autant
d’économie de gaz à effet de serre puisque ce biogaz est issu d’une matière renouvelable, en
l’occurence nos eaux usées.
Nous soulignons également que la méthanisation des boues de la station Eau Vitale permet
des recettes importantes, qui peuvent être réinvesties aujourd’hui dans de nouveaux projets
écologistes, en faveur de la protection de la ressource en eau et de sa qualité.
Les projets structurants doivent, à l’instar du méthaniseur Eau Vitale, articuler baisse des
émissions de gaz à effet de serre, et création de ressources financières. C’est une des
méthodes pour conduire une politique écologiste de fond.
Par ailleurs, si la station Eau Vitale est d’une efficacité reconnue, il n’en demeure pas moins,
l’urgence des actions pour la préservation de la ressource en eau en amont.
Ainsi, les études d’aires d’alimentation de captage que nous avions portées pour la mise en
place d’une politique préventive de préservation de la ressource plutôt qu’une politique
curative, montrent effectivement que prévenir coûte bien moins cher que guérir. Par exemple,
cinq fois moins cher dans le cas de la nappe de Dijon sud. 5 fois moins cher, ce n’est pas 10 à
20% moins cher. C’est 500% moins cher. A l’heure où des besoins d’économies intelligentes
dans les dépenses publiques sont à rechercher, cette politique de prévention doit être menée
avec énergie et conviction d’autant qu’elle est aussi bénéfiques pour l’environnement et la
biodiversité.
Or ces projets de préservation semblent piétiner puisque, depuis 3 ans dans ces rapports sur
l’eau, il est indiqué que pour les études d’aires d’alimentation de captage concernant les
sources du Suzon, de Morcueil et les captage des Gorgets, la réflexion est toujours en cours
pour faire le lien entre ces politiques vertueuses et le projet métropolitain ! Les plans d’actions
ne sont pas encore définis précisément et validés. Il semble donc que bien peu de choses
n’aient avancé depuis 2020 sauf sur le captage de Couternon où des études ont repris. Certes,
elles demandent de la coordination et un véritable portage politique, au-delà des
instrumentalisations politiciennes sur le partage de l’eau et de ses usages. Nous insistons pour
que la collectivité comble ce retard dommageable, et nous espérons qu’il ne préfigure pas un

abandon, ce qui serait très préjudiciable à la fois pour la ressource en eau, l’environnement et
les tarifs de l’eau.
Sur le volet prix, et alors que la précarisation et la pauvreté continuent d’augmenter dans notre
pays, nous rappelons l’importance de la mise en place d’une tarification sociale et progressive
de l’eau. Le conseil de développement de Dijon métropole a d’ailleurs pointé dans son avis sur
le plan climat de la métropole l’importance et la pertinence de cet outil incitant fortement à la
sobriété et à la justice sociale. Le conseil de développement a donc logiquement demandé son
instauration, comme le recommande également le Conseil National de l’Eau. Ce dispositif qui
consiste à moduler le prix de l’eau en fonction de la consommation d’un ménage est un levier
fort pour une politique de sobriété et d’économies d’eau d’une part et de justice sociale
d’autre part.   En effet, il s’agit de réduire la consommation globale, tout en
répartissant l’eau, en faisant en sorte que les gros utilisateurs consomment moins, et que les
petits puissent consommer un peu plus selon leurs besoins, tout en veillant à mettre en place
les premiers M3 gratuits pour les plus modestes.
Plus globalement, l’eau devient un bien commun de plus en plus précieux. Nous saluons à ce
titre l’opération Optim’eau de mise à disposition auprès des dijonnais de kit d’économiseur
d’eau qui permet d’engager les citoyens et de leur permettre des économies d’eau. Nous avons
une question sur cette action : quelle économie d’eau en volume total et par habitant espérez
vous avec cette opération