CONSEIL MUNICIPAL du 26 juin: Intervention de Catherine HERVIEU sur le soutien de la candidature de Paris aux JO 2024.
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Monsieur le Maire, chers collègues,

Il y a tout juste un an, nous avions exprimé des réserves sur le soutien symbolique de la Ville pour que les JO d’été se déroulent à Paris en 2024.

Jusqu’à présent, les budgets annoncés par toutes les villes hôtes ont été dépassés dans des proportions importantes, qu’on en juge :

-Le budget initial d’Athènes était de 5,3 milliards d’euros et fut au final de 11,1 milliards d’euros.

-Celui de Londres est passé de 4,8 à 10,9 milliards d’euros.

-Celui de Pékin de 2,6 milliards d’euros à 32 milliards d’euros.

-Celui des JO de Tokyo en 2020 approche les 17 milliards.

De plus, la démission récente du président de la Commission d’évaluation, le Namibien Frankie Fredericks pour des soupçons de corruption dans le cadre de l’attribution des JOP de Rio 2016, provoque un malaise quant à la gouvernance de l’attribution des JO.

Cet état de fait doit conduire à la plus grande vigilance avec un suivi régulier et exigeant pour que le budget parisien de 6,2 milliards d’euros (3 milliards d’euros pour les infrastructures et 3,2 milliards pour l’organisation des jeux) soit contenu.

Ce suivi précis est d’autant plus important qu’à ce stade, il faut comprendre que les dépenses liées à la sécurité ainsi que les avantages accordés par les villes et les pays hôtes (occupation du domaine public à titre gracieux, avantages fiscaux, etc…) sont sous-évalués ou pas du tout pris en compte, et que les retombées économiques ne sont pas calculées.

La Ville de Paris s’est très récemment engagée, à partir des propositions des élus écologistes, sur la transparence financière totale avec une présentation complète du coût des JO 2024, s’ils devaient avoir lieu à Paris, intégrant notamment les coûts liés à la sécurité, une prévision du bilan carbone et la garantie que Paris ne se transformera pas en support publicitaire géant.

Dans ces conditions, nous apportons notre soutien vigilant au moment même où les marges de manœuvre pour les collectivités sont difficiles –voir nos débats de tout à l’heure- car ce type d’évènement à haute portée mondiale ne doit plus avoir la vocation à être une gabegie financière, écologique et sociale et au contraire être exemplaire.

Catherine Hervieu