Conseil municipal du 27 janvier : Olivier Muller intervient sur le budget primitif 2025 en instant sur la création d’un véritable budget vert.
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Madame la Maire, Monsieur l’Adjoint aux finances, chers collègues,
Avant tout, nous saluons la qualité des documents fournis par le service Finances, surtout dans le
contexte incertain et changeant que nous connaissons.
En effet, à l’heure où nous votons ce budget, le Sénat vient d’adopter le projet de loi de Finances
2025 grâce à une alliance entre la droite et le centre avec 217 voix pour et 105 voix contre. Le texte
sera examiné en commission mixte paritaire le 30 janvier prochain.
C’est une première étape pour le gouvernement Bayrou, encore loin d’être acquise, tant les
insatisfactions sont nombreuses. Les coups de rabots dans des secteurs essentiels de la solidarité
nationale et du vivre ensemble comme la culture, le sport, l’enseignement supérieur et la recherche,
le logement et l’écologie. Ces choix politiques montrent à quel point ce gouvernement qui ne
correspond pas aux résultats des législatives passe à côté des enseignements de la crise
démocratique que vit notre pays.
Au-delà de l’absence de visibilité financière, nous tenons à souligner les nombreux reculs écologiques
et sociaux qui caractérisent ce budget dont les orientations sont à rebours des défis à relever.
Alors que le climat s’emballe, que les pollutions diffuses explosent – nous pensons au PFAS -, le
gouvernement et le Sénat, contre toute attente, envisage purement et simplement de sacrifier
l’écologie. Avec 1,3 milliards de coupe budgétaire, l’isolation des logements, la mobilité décarbonée,
la reconquête de la biodiversité sont abandonnées au profit d’une cure d’austérité sans précédent.
Je n’ose évoquer les remises en cause des missions de l’Office Français de la Biodiversité, de l’ADEME
et de l’Agence bio qui sont les tristes exemples d’un gouvernement du renoncement qui cède aux
sirènes des démagogues des droites extrêmes et de l’extrême-droite.
Désormais, le gouvernement valide l’idée que l’écologie est une cible ! Et ce n’est pas la création d’un
fonds climat territorial de 200 millions à destination des collectivités qui compensera cette coupe
budgétaire de 1,3 milliard d’euros et l’amputation des crédits du fond vert qui a été jusqu’à présent
un outil précieux pour les investissements climatiques dans les collectivités.
Plus que jamais, ses premières orientations sont loin des ambitions que vous affichez en matière de
transition écologique. Ce gouvernement n’est donc pas aux côtés des collectivités d’autant que la
ponction sur les dotations locales reste d’actualité même si elle devrait être moins importante que
dans le projet de budget du gouvernement Barnier.
Le choix politique du gouvernement est clair : il préfère faire peser l’effort sur les collectivités, en
première ligne du changement climatique et de la crise économique et sociale plutôt que faire payer
les grandes entreprises, grandes gagnantes de la crise, et entretenir ainsi l’injustice fiscale.
Dans ce contexte incertain, donc, nous votons ce jour un BP 2025 pour Dijon qui se veut résolument
tourné vers la transition écologique et la solidarité.
Comme chaque année, des priorités pour le climat et la biodiversité sont affichées, mais qui
manquent d’ambitions pour adapter notre ville à la nécessaire adaptation au changement
climatique.
Vous insistez sur le désendettement de la ville, je n’insisterai pas davantage sur cette obsession, mais
où sont par exemple, les investissements pour les ilots de fraicheur ? Où sont les travaux de

verdissement de l’espace public ? Où est le grand plan de rénovation énergétique des écoles, les
travaux de désimperméabilisation des cours d’école, la mise en place des rues des enfants ?
De plus, nous regrettons que vous n’ayez pas intégré, maintenant qu’il est obligatoire, le budget vert.
Certes, il n’y a pas de sanctions, pas de méthode imposée non plus, cependant c’est un outil qui peut
s’avérer très utile, si on s’en empare, pour caractériser les dépenses et les prioriser en faveur de la
transition.
Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons pour ce budget.
Je vous remercie de votre attention.