En conseil municipal de Dijon, Frédéric Faverjon démontre que la gestion publique des crèches garantit une meilleure qualité de service pour les enfants
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Madame la Maire,
La ville dispose de crèches municipales en régie directe et d’autres crèches en
délégation de service public. La ville dispose donc du savoir faire en interne pour la gestion
directe de crèches qui a montré satisfaction auprès des familles. Quand une collectivité
dispose d’un savoir faire reconnu, ce qui est le cas pour la ville de Dijon, pour gérer une
compétence pérenne à assurer, nous estimons que ce service doit être géré en régie.
Au cours d’échanges avec les familles ayant leur enfant dans une crèche en délégation
de service public, il s’avère que ces crèches privilégient les recrutements d’enfants qui vont à
la crèche sur d’important volumes horaires de façon à maximiser le taux de remplissage.
Sachant que le financement par la CAF est basé en partie sur le taux d’occupation de la
structure. Et parfois même, la rémunération de la directrice de la crèche par le délégataire est
en partie indexée sur ce taux de remplissage. De ce fait pour multiplier les candidatures de
parents, ces structures en délégation de service public sont incités et ont tendance à soigner
leur image dans une démarche commerciale vis à vis des parents au lieu de se centrer sur les
besoins de l’enfant. Il est instamment demandé au personnel de soigner l’image de
l’établissement auprès des parents.
Vous avez sans doute entendu parlé des enquêtes journalistiques nationales fouillées
sur les dérives de certaines structures privées gérant des crèches en délégation de service
public. Heureusement, les cas cités dans ces enquêtes ne concerne pas Dijon mais une des
entreprise nationale incriminée dans ces enquêtes est le délégataire sortant. C’est inquiétant
sachant que ces entreprises nationales gérant la petite enfance ont tendance à être dirigés par
des financiers et non par des spécialistes de la petite enfance. De plus leur fonctionnement
hyper-centralisé empêche une certaine souplesse nécessaire pour être en adéquation avec les
spécificités de chaque structure locale.
Au contraire au cours d’échanges avec des familles ayant leur enfant dans une crèche
publique, il ressort que cette dimension de vitrine est beaucoup moins présente, ce qui permet
au personnel de mieux se centrer sur les besoins de l’enfant. A savoir l’importance d’un cadre
contenant, apaisant et rassurant où l’enfant peut faire ses expériences dans un milieu sécurisé.
Dans le public, la politique est de se centrer sur les besoins de l’enfant. C’est un investissement
à long terme comme l’a prouvé Boris Cyrulnic.
Il est aussi notoire de voir, en interrogeant le personnel des crèches ayant travaillé dans
des structures publiques ou des structures privées qu’il y a unanimité pour demander une
gestion en régie publique. Pour les raisons que je viens d’évoquer précédemment, à savoir un
service centré sur les besoins de l’enfant et non dans une logique commerciale et son corolaire
la recherche de soigner la vitrine vis à vis des parents. Le fait de fonctionner en régie ne
garantit pas cependant un bon fonctionnement. Cela dépend de la manière dont elle est gérée.
Sur ce sujet, la ville de Dijon et ses services qui ont des crèches en régie ont montré leur
savoir faire en interne dans ce domaine de la petite enfance.
Aussi, nous demandons que les crèches Junot et Roosevelt reviennent en régie
publique. Nous voterons donc contre le principe de la délégation au privé.