Il est temps d’atterrir : des élu-es de Côte d’Or dénoncent le financement de l’aéroport de Dole-Tavaux
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Malgré le fiasco de leur projet Renaissance qui devait relancer l’aéroport de Dijon Longvic au début des années 2000, les présidents de Dijon métropole et du Conseil Départemental de la Côte d’Or s’enferrent dans leurs erreurs du passé et veulent maintenant subventionner l’aéroport de Dôle Tavaux, pourtant hors de notre territoire.

Rappelons que le projet Renaissance, qui visait à développer des lignes aériennes régulières depuis l’aéroport Dijon Longvic, a englouti 25 millions d’euros de fonds public. Outre l’incohérence écologique, ce fut un échec économique majeur puisque, malgré ces énormes subventions publiques, toutes les tentatives de relance de lignes régulière depuis cet aéroport ont échoué faute de rentabilité.

Les présidents de Dijon métropole et du Conseil Départemental persévèrent pourtant dans leur modèle obsolète de l’impératif d’une liaison aérienne locale pour l’attractivité du territoire en voulant subventionner l’aéroport de Dole alors qu’il s’agit d’une aberration écologique, économique et sociale.

Aberration écologique d’abord puisque le bilan carbone d’un trajet en avion est calamiteux comparé au même trajet en train par exemple. Alors que le changement climatique s’accélère et que nos collectivités affichent leur volonté de lutter contre le dérèglement climatique, subventionner l’usage de carburant fossile à travers la subvention à l’aéroport de Dole est en incohérence totale avec les ambitions écologique affichées.

Aberration économique ensuite. Dépenser de l’argent public pour soutenir l’attractivité du territoire peut avoir du sens si ces actions ramènent de l’activité économique dans notre territoire. Or, depuis de nombreuses années, les seules lignes aériennes régulières et pérennes depuis l’aéroport de Dole sont à destination de villes touristiques du Maroc et du Portugal, précisément de Marrakech, Fez et Porto. Au lieu de ramener des touristes qui contribueraient à l’activité économique de la Côte d’Or, la Bourgogne ou la Franche-Comté, les subventions à l’aéroport de Dole ont comme conséquence d’inciter les bourguignons et les francs-comtois à dépenser leur argent à l’étranger ! L’exact contraire d’un soutien à l’attractivité et de ce qu’il convient de faire pour soutenir l’économie de la Côte d’Or et de la métropole.

Prétendre que ces subventions permettront à l’avenir de développer de nouvelles lignes aériennes destinées à des hommes d’affaires, ingénieurs et commerciaux de nos entreprises locales, c’est nier les multiples échecs des tentatives précédentes de lignes aériennes vers Bordeaux ou Londres par exemple. Échecs répétés tant depuis l’aéroport de Dole que de celui de Dijon, ayant coûté plus de 25 millions d’euros aux contribuables locaux. La région Bourgogne Franche-Comté vient d’ailleurs d’acter ces échecs et vient d’arrêter de subventionner l’aéroport de Dole.

L’attractivité d’un territoire ne se mesure pas au nombre d’aéroports de proximité puisque la France a 9 fois plus d’aéroport que l’Allemagne. Dijon est un nœud ferroviaire et nos entreprises disposent de 3 aéroports internationaux ayant des dessertes mondiales (Lyon, Paris et Bâle) à 2 heures de train ou de voiture.

Aberration sociale enfin. Le transport aérien bénéficie d’un carburant détaxé ne participant donc pas au financement de nos services public. De plus, la compagnie aérienne opérant depuis l’aéroport de Dole est domiciliée fiscalement en Irlande pour échapper partiellement à l’impôt sur les sociétés. Subventionner indirectement des exilés fiscaux participe à la destruction de nos services publics.

Malgré ces aberrations écologiques, économiques et sociales, les présidents de Dijon métropole et du département de la Côte d’Or comptent subventionner ensemble l’aéroport de Dole à hauteur d’environ 1 million d’euros sur 3 ans. Bien que cet aéroport ne soit pas sur notre territoire. Il est temps d’atterrir et d’arrêter ces subventions.

Nous élus écologistes de Côte d’Or, considérons que les priorités dont les citoyens et les entreprises ont besoin sont toute autre. L’argent public est rare et doit être investi dans les transports doux, les transports en commun du quotidien, l’éducation, le soutien à l’agroécologie.

Signataires :

Catherine Hervieu, Députée, Conseillère départementale de Côte d’or

Frédéric Faverjon, Conseiller municipal de Dijon

Olivier Muller, Conseiller de Dijon métropole, Conseiller municipal de Dijon

Stéphanie Modde, Vice-présidente du conseil régional Bourgogne Franche-Comté, Conseillère de Dijon métropole, Conseillère municipale de Dijon

Aurore Lagneau, Conseillère régionale Bourgogne-Franche-Comté

Michel Procureur, Adjoint au maire de Bressey-sur-Tille

Bruno Haberkorn, Conseiller municipal de Chenôve

Billy Chrétien, Conseiller départemental de Côte d’Or

Gérard Lizard, Conseiller municipal de Fontaine-les-Dijon

Caroline Carlier, Conseillère départementale de Côte d’Or

Carole Bernhard, Conseillère municipale de Beaune, Conseillère communautaire de l’agglomération Beaune Côtes et sud

Philippe Schmitt, Adjoint au maire de Quétigny