Intervention de Catherine Hervieu sur le budget primitif 2018 de Dijon lors du Conseil municipal du 18 décembre
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Monsieur le Maire, chers collègues,

Dans le cadre du débat sur le budget primitif 2018, la contribution du groupe écologistes repose sur 2 axes :

le 1er s’appuie sur les éléments de la Conférence Nationale des Territoires réunie récemment à Cahors.
le 2ème fait référence aux enjeux climatiques et environnementaux. En tant qu’écologistes, nous rappelons l’urgence d’agir alors que la cohérence entre le discours et les actes, du local au global, n’est pas acquise.

A Cahors, il semble que le gouvernement ait entendu les questionnements et inquiétudes des territoires.
Ainsi, la reconnaissance des efforts des collectivités réalisés depuis 2008 pour le désendettement national alors qu’elles n’en sont responsables qu’à hauteur de 8,6% du PIB évalués actuellement.
De même que l’abandon de la règle d’or qui pénalisait les collectivités vertueuses, à l’instar de la Ville de Dijon qui réussit à diminuer depuis plusieurs années son niveau d’endettement avec moins de dépenses de fonctionnement, tout en maintenant un certain niveau d’investissement, celui-ci passant de 32,4 M€ au BP 2017 à 35,6M€ pour celui de 2018.
Pour autant, le chantier des ressources reste ouvert La fin programmée de la TH, sans certitudes tangibles, freine l’élaboration de stratégie budgétaire à moyen terme, obligeant à faire au coup par coup et obérant ainsi les moyens d’une vision à long terme, traduite à travers une stratégie pluriannuelle des investissements. Cette méthode est indispensable pour les écologistes puisqu’elle apporte une visibilité des projets à réaliser qui ont été validés par les citoyennes et citoyens dijonnais en 2014.

En dépit de ce contexte, la Ville grâce à sa maîtrise budgétaire depuis de nombreuses années, peut stabiliser les taux d’imposition et la conservation du régime des abattements contribuant, à un soutien important en direction des familles.
L’adaptation de la Ville se traduit également par la démarche dynamique pour trouver des recettes avec la hausse des cofinancements, l’évolution des outils renforçant la mutualisation, avec la gestion centralisée de l’espace public ou encore la baisse des dépenses de réception et de communication qui participent à la maîtrise des charges.
Pour autant, cette maîtrise rigoureuse des charges, pour les écologistes, ne saurait se faire au détriment de la qualité des services publics locaux assurée par les agents de Ville. Ils contribuent pour une part à faire vivre les valeurs de la République mais aussi à répondre aux besoins de proximité exprimés par de nombreux français et françaises lors des dernières campagnes électorales. L’embauche de 15 policiers municipaux pour atteindre un effectif de 30 policiers supplémentaires va dans le sens de cette proximité sur le terrain, en renforçant le travail des médiateurs avec des actions de prévention, ce que nous promouvons depuis plusieurs années.
C’est d’ailleurs ce que j’ai exprimé pour la Fédération des Elus Verts et Ecologistes au conseiller Environnement, Energie et Transports du président de la République lors d’une audience à l’Elysée le 6 décembre. Pour la Ville, constatons que notre majorité confirme concrètement sa volonté de justice sociale avec la lutte contre la précarité avec le passage à temps complet de 70 agents horaires ainsi que d’une trentaine d’agents à temps partiels.

Le deuxième axe de la contribution écologiste au débat sur ce BP 2018 est donc celui du climat et de la biodiversité. Réunie 2 jours après le sommet One Planet Summit, la Conférence Nationale des Territoires reste en deçà des enjeux. Il n’y a pas eu de déclinaison concrète en leur direction en instaurant une dotation Climat aux Collectivités visant à renforcer les moyens des Plans Climat Air Energie Territoriaux. Sachant que la tonne de CO2 va passer de 30,5€ à 39€ et la TICPE de 44€ à 49€ au 1er janvier 2018, les conditions sont réunies pour initier ce processus présenté dès la 1ère Conférence au mois de juillet, par plusieurs associations d’élus. Cette revendication est légitime alors que la France est en 20 ème place sur 28 pays européens, derrière la Grèce et le Danemark pour la part des taxes environnementales dans le PIB en 2015 , selon une étude récente de L’INSEE.
Le PR a réaffirmé hier soir l’indispensable développement des ENR, ce que nous soutenons évidemment. Pour leur développement rapide, efficace et performant, il faut s’appuyer sur les acteurs locaux, collectivités, entreprises, associations d’une part et envisager une sortie programmée et déterminée du nucléaire d’autre part. Nous alertons donc sur les chainons manquants de cet objectif affiché par le PR.

Dans ce contexte, nous voulons souligner de nouveau l’adaptation de la Ville dans sa capacité à mener de façon prioritaire la transition énergétique : avec un budget de 1,8M€ directement dédiés à la rénovation du patrimoine dont les établissements scolaires, notamment le GS Beaumarchais, le développement des énergies renouvelables avec le raccordement de nouveaux sites au réseau de chaleur avec le programme des travaux chiffrés précisément, ainsi nous portons une politique volontariste pour les économies d’énergies et la lutte pour le climat. Celle-ci repose aussi sur la reconquête de la biodiversité et de la nature en ville avec l’investissement de 100 000€ dans la création des nouveaux espaces verts, celui de 514 000€ pour la poursuite de la piétonnisation du centre ville, celui de 414 000€ pour engager le cheminement piéton de la gare à la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin. Nous voulons souligner que dans le budget Etudes, celle sur le devenir du Parc de la Colombière, en tant que parc témoin de l’histoire de notre ville et laboratoire de la transition écologique, retient toute notre attention.
Le transfert de la compétence stationnement à Dijon Métropole qui s’inscrit dans la politique globale des mobilités contribuera à une meilleure gestion  et favorisera notamment la lutte contre le stationnement sauvage sur les trottoirs et les pistes cyclables alors que les nombreux parkings en ouvrages dans une ville peu étendue, sont souvent sous-utilisés, en particulier la nuit.
Nous voulons également mettre en évidence l’attention portée à la préservation du tissu social et aux activités d’intérêt général. En dépit des contraintes financières, nous reconduisons le même niveau de subventions aux associations depuis 2 ans.

En conclusion, l’incertitude demeure concernant le rôle des collectivités et leur place dans l’architecture institutionnelle. L’incertitude demeure aussi quant à la mise en place d’une réelle synergie de l’ensemble des acteurs locaux, nationaux et européens pour la transition écologique.
Malgré ces incertitudes, la Ville garde le cap et montre, à travers le BP2018, la place des services publics de proximité et son implication dans la transition écologique.

Catherine Hervieu