Télérelève des compteurs d’eau : les dijonnaises et les dijonnais doivent avoir le choix
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Dans la liste des investissements prévus cette année pour l’eau et l’assainissement, 1,6 million d’euros seront attribués à la mise en place de la télérelève pour les compteurs d’eau de la métropole dans le cadre du nouveau contrat de la SEOMP Odivéa avec Suez. La délibération proposée au vote semble indiquer que la télérelève devient donc une obligation pour tous les habitants de Dijon métropole. Cette obligation nous interroge. Certes, la télérelève permet de détecter très précocement des fuites d’eau chez le consommateur qui pourra ainsi être prévenu très rapidement. Mais cet avantage doit-il conduire à une obligation d’installation pour le particulier sachant que de toute façon, ce sera au consommateur de payer son surplus de consommation d’eau due aux fuites dans son logement ? De plus la longueur des canalisations sur le domaine privé d’un logement est infiniment plus faible que celle sur le domaine public permettant d’acheminer l’eau depuis le captage. Ainsi, la probabilité de fuites est bien plus forte sur le domaine public que sur la partie privative d’un logement.

Nous pensons qu’une obligation qui s’applique à l’ensemble de la population sans tenir compte de la sensibilité d’une catégorie de la population aux ondes électromagnétiques pose un problème de prévention des risques et de santé publique. C’est pourquoi, nous avons demandé en séance au Président de la métropole et au vice-président à l’eau et l’assainissement s’il sera possible pour un particulier de refuser la télérelève. Si ce n’est pas envisagé, nous avons demandé de prendre les dispositions nécessaires pour que cette option soit mis en place. Malheureusement, ni le président ni le vice-président n’ont daigné répondre à notre interrogation.

Les fabricants de télérelève vantent les services numériques associés et leurs potentialités. Il y a quelques années, le parlement a imposé la généralisation du compteur électrique communicant Linky au nom de la transition énergétique et des économies d’énergie possibles via ce dispositif. Cependant, le retour d’expérience sur ce compteur électrique de télérelève Linky montre que seul 1,5% des consommateurs ont ouvert un compte sur le site du distributeur d’électricité ENEDIS. Ouverture d’un compte nécessaire pour analyser finement sa consommation d’électricité permettant d’identifier d’éventuelles économies possibles pour le particulier. La cour des comptes a ainsi déploré que les promesses d’économie d’énergie ayant justifié un tel investissement par la nation n’ont été nullement tenues. Alors que les gains liés à la suppression de la relève manuelle seront, eux, bien empochés par les industriels. Le recours à la technologie sans accompagnement des populations n’a aucun impact pour réaliser des économies pour les particuliers. Toutes les études sociologiques le démontrent. Nous avons donc demandé si des actions de sensibilisation sur les économies d’eau possible pour les particulier grâce à la télérelève sont prévues. Et si oui comment la métropole compte s’assurer de leur réelle efficacité pour ne pas reproduire l’erreur de Linky. Malheureusement, nous n’avons là aussi obtenu strictement aucune réponse du Président de la métropole et du vice-président à l’eau et l’assainissement. Ce silence gêné semble bien montrer que l’installation de la télérelève est plus lié au mythe de la technologie et aux mirages du tout numérique qu’aux intérêts réels de nos concitoyens et de la protection de la ressource en eau.

Enfin, il regrettable que rien dans la délibération proposée aux élus n’indique si les compteurs d’eau actuels sont obsolètes et s’ils ont réellement besoin d’être changés. La mise en place de la télérelève ne va-t-elle pas mettre au rebut des compteurs encore en état satisfaisant ?