Catherine Hervieu intervient sur les orientations budgétaires de la Métropole
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Monsieur le président, chers collègues

Tout d’abord pour dire la pertinence que les arbitrages concrets se fassent après l’expression des électeurs en mars, eu égard à l’importance des compétences structurantes pour notre territoire, portées pas la métropole.

Pour rappeler les défis à relever sur le front du climat, de la biodiversité et celui de la qualité de l’air. Et pour cela, nous avons un levier fort avec la construction de budget climatique comprenant des investissements conséquents pour la transition énergétique ainsi que celle des modes de vie avec des engagements cohérents dans tous les domaines. Ce que j’avais déjà évoqué lors de l’examen du BS en juin. Ainsi, à chaque décision, nous devons nous interroger : celle-ci est- elle de nature à répondre aux enjeux du climat et de la biodiversité ?

En regard, il faut aussi prendre en compte que l’Etat est en retrait pour accompagner les collectivités dans la transition écologique, alors qu’elles agissent au plus près des besoins malgré les efforts immenses qu’elles ont portés depuis 2010 dans la réduction du déficit public. Sans compter la contractualisation qui a pour conséquences concrètes de freiner tout accompagnement à l’adaptation au changement climatique, d’accentuer les inégalités sociales, la déshumanisation des relations avec les habitants. Pour rappel, les écologistes s’étaient abstenus sur la contractualisation entre l’Etat et Dijon métropole l’an dernier. Nous dénonçons à nouveau ce diktat imposé, d’autant que le rapport précise à juste titre que l’Etat demandera des efforts supplémentaires nous privant encore plus de nos moyens d’actions. Et constatons que l’absence de visibilité sur la stratégie de l’Etat, en matière de dotations et de fiscalité locale après 2020 ouvre une réflexion plus globale sur la particularité de ce budget 2020.

Par ailleurs, nous voulons souligner que dans l’élaboration budgétaire, construire pour les habitants, c’est aussi construire avec eux. En effet, leur implication contribue à l’acceptation des décisions et à leur compréhension par la population. C’est une condition majeure pour aménager durablement notre territoire avec par exemple des grands projets structurants, comme la ferme photovoltaïque visant à tendre vers l’autonomie énergétique. Nous saluons de façon positive la mise en place d’un marché d’électricité à haute valeur environnementale contribuant au développement des énergies renouvelables pour lequel les élus écologistes ont œuvré. 

La Métropole a d’ailleurs fortement investi dans des grands équipements pour améliorer l’offre de services sportifs et culturels. Mais n’oublions pas qu’améliorer la qualité de vie des habitants c’est aussi agir sur leur vie quotidienne, les besoins vitaux et sociaux que ce soit en matière de santé, de déplacements, d’alimentation, de cadre de vie. Et malgré tout ce qui a été réalisé sur notre territoire, il reste beaucoup à faire. Rien que sur l’air, notre moyenne annuelle d’émissions de particules fines, PM2,5, n’est pas bonne : nous sommes classés sous la valeur limite de l’OMS pour l’ensemble du territoire de Besançon passant par le nôtre jusqu‘à Mâcon.  

Si on peut être satisfait que le projet Prioribus aboutisse, ou que 2 millions d’€ soient affectés aux pistes cyclables, on peut aussi rester très vigilant aux effets d’annonce. Ainsi au BP 2018, ce sont 940 000€ qui étaient affectés à la politique vélo -avec les besoins d’aménagements cyclables que nous connaissons tous- ce qui ne s’est pas traduit concrètement loin de là.  

Autre sujet majeur pour la transition écologique : l’alimentation saine, l’accompagnement dans les changements des pratiques agricoles et la relocalisation des activités.  Nous constatons toutes et tous que l’agriculture urbaine et périurbaine, comme l’énergie constituent les bases d’un projet de territoire fédérateur qui doit impliquer aussi bien les consommateurs, les producteurs, que les associations de protection de l’environnement. Depuis plusieurs débats d’orientation budgétaire, nous soulignons la nécessité d’un projet alimentaire territoriale, véritable outil participatif pour élaborer notre stratégie de souveraineté alimentaire et qui se fait toujours attendre. Si l’appel à projet TIGA, lancé par l’Etat, cible une typologie d’acteurs avec une démarche impliquant les citoyens, nous veillerons alors à ce que le projet dépasse le secteur de l’industrie agroalimentaire et du monde de la recherche pour impliquer réellement les associations de consommateurs, les associations environnementales et la profession agricole dans toute sa diversité.

Enfin, l’évolution de la gouvernance du service public de l’eau et de l’assainissement avec plus de transparence et un meilleur contrôle du délégataire constitue une étape importante dans l’histoire de l’eau à Dijon, ce dont nous nous félicitons.  

Monsieur le président, chers collègues voilà pour la contribution des écologistes à ce débat à partir du triptyque : climat, cohérence et courage.