Conseil Métropolitain du 23 mars : le plan vélo 2023-2030 doit être accompagné d’un budget d’investissements ambitieux
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Ces orientations 2022/2030 sont de bonne augure alors que plus d’un français sur deux serait prêt à utiliser davantage le vélo, mais uniquement à condition d’avoir un environnement propice…

C’est trop rarement le cas aujourd’hui et notamment à Dijon et sa Métropole bien connue pour son retard en matière. Il était temps combler ce décalage entre envie populaire de vélo et insuffisance de conditions pour que le vélo devienne enfin un enjeu politique majeur.

Outre les bénéfices pour le climat, pour la santé, pour l’économie locale, l’enjeu est aussi social puisque le vélo est, après la marche, le mode de transport le moins cher. 10 fois moins que le coût de la voiture individuelle estimé entre 5 000 et 7 000 euros/an.

Mais peut-on véritablement parler d’un plan vélo ? C’est important car un plan vélo ambitieux et opérationnel pourrait peut-être permettre à Dijon Métropole, si friande des prix et des classements, de remonter un peu dans le baromètre cyclable. Dijon était en effet rétrogradée de la seconde place en 2017 à la douzième place en 2021, chiffre qui n’apparaît pas dans ce rapport.

Pour les écologistes, il ne s’agit pas d’un véritable plan vélo mais uniquement d’orientations et d’intentions. Car dans toute planification, il y a un budget d’investissements avec un phasage pluriannuel des travaux ciblant concrètement les espaces d’aménagements.

Manifestement, il y a un énorme oubli sur cet aspect. Évidemment, avec une telle carence, c’est logique de ne voir aucun projet de schéma directeur. Nous sommes même inquiets à la lecture du rapport quand il est fait référence au schéma de 2004 sans s’interroger sur le caractère désuet d’un schéma établi il y a 20 ans. Enfin, les actions de sensibilisation restent très vagues et imprécises quant au public ciblé.

Il faut imaginer, quand on regarde l’objectif des 12% de déplacements vélo en 2030 (et 2030 c’est demain), il faut imaginer qu’à chaque fois que vous voyez un cycliste qui circule, il y en aura 4 à circuler sur les routes de notre métropole dans 7 ans.

Bref, en tant qu’écologistes, nous vous proposons d’établir un véritable plan vélo métropolitain pour atteindre cet objectif et qui repose sur plusieurs axes stratégiques incontournables :

  1. Attribuer un budget d’investissement significatif permettant de doubler le réseau cyclable, le rendre attractif, continu et maillé en ciblant prioritairement les discontinuités, les franchissements, les entrées d’agglomérations et les points noirs (l’avenue Jean Jaurès, la rue d’Auxonne…). Bien évidemment, ces investissements doivent se traduire à travers un plan pluriannuel d’investissements 2023/2030 pour garantir l’exécution des intentions. A titre de comparaison, le plan d’investissement de Rennes : 10 millions / an, Tours : 18 millions, Grenoble 5 millions, Dijon 2 millions.
  2. Mettre à jour le schéma directeur des aménagements cyclables de 2004 avec un travail de co-construction avec les usagers du vélo. A ce sujet, trop souvent les associations de vélo sont vues comme des prestataires de service (auto réparation, vélo école…) alors qu’elles souhaitent être davantage force de proposition.
  3. Mettre tous les publics à vélo et en particulier les enfants à travers l’apprentissage du vélo à l’école. Il s’agit notamment de généraliser l’apprentissage de la mobilité vélo dès l’école et de soutenir la sécurisation des abords des établissements scolaires.
  4. Financer des dispositifs d’accompagnement vers la mobilité à vélo des adultes, soutenir toutes les solutions d’adaptation du vélo au handicap,
  5. Renforcer les mesures d’accompagnement social aux mobilités actives, à travers une aide à l’achat de cycles non-conditionnée à l’existence d’aides locales, et la création d’une prime à la dé-motorisation renforcée selon des critères sociaux. Cibler notamment l’acquisition de vélo à haut niveau de service (pliants, cargos, vélo-mobiles), en plus d’une aide aux vélos à assistance électrique.
  6. Voir enfin, comment Dijon Métropole peut contribuer à relocaliser la filière industrielle vélo sur notre territoire.

Il reste donc de nombreux axes de progrès pour avoir un jour peut-être une politique cyclable digne de ce nom et tant attendue par les habitants et les habitantes de notre territoire.