Intervention d’Olivier Muller sur le Compte Administratif 2022 de Dijon Métropole
Partager

Monsieur le Président, chers collègues,

Chaque année, nous votons des comptes administratifs, qui se suivent et malheureusement se ressemblent un peu. Comme une désagréable impression de bégaiement, ou bien de déjà vu, car le constat était identique pour le compte administratif de la ville ce lundi.

Alors que les rapports sur l’urgence climatique se succèdent, de plus en plus précis et de plus en plus alarmants, on a du mal à comprendre pourquoi Dijon Métropole n’appuie pas sur la pédale d’accélérateur de la transition écologique.

On le sait, c’est documenté. Plus nous attendons, plus difficiles seront les efforts de correction, plus couteuses les mesures d’adaptation

Que fait la Métropole dans cette course contre la montre ? Elle se ménage, elle économise ses forces.

Quelques exemples issus du compte administratif pour illustrer le fait que ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais bien la volonté :

Le résultat du budget principal de l’exercice s’élève à presque 33 M€, qui s’ajoutent aux 26 M€ de résultats cumulés des exercices précédents. 59 M€ donc, c’est ce qui n’a pas été réalisé en fonctionnement sur l’exercice. 20 M€ de dépenses réelles de fonctionnement n’ont pas été dépensées, dont 5 M€ au 011 et 12,6 € au chapitre 65. Le reliquat, presque 33 M€, c’est de l’autofinancement qui a permis de financer les investissements sans avoir recours à la dette, qui diminue de 21 M€.

Concernant les investissements, leur taux de réalisation est pour le moins perfectible, à seulement 60,5%, reports compris.

La dette diminue, l’épargne brute augmente, la capacité de désendettement s’en trouve donc améliorée, passant de 5 à 4 ans.

Donc, malgré un contexte pour le moins difficile, d’inflation et d’atonie des recettes, les finances de la Métropole s’améliorent.

Comme pour le gouvernement dont le porte-parole nous a annoncé que la priorité c’était d’abord la maîtrise des comptes publics et la réduction du déficit, la Métropole préfère accumuler des réserves, les investissements pour le climat et la biodiversité passeront après.

En tant qu’écologistes, nous demandons une rupture avec cette stratégie et appelons à la mobilisation de toutes les ressources budgétaires disponibles pour engager la Métropole dans la transition écologique et l’adaptation inévitable de nos modes de vie au changement climatique.

C’est le moment d’investir massivement dans les îlots de fraicheur, le développement d’un réseau de pistes cyclistes continues et sécurisées, l’isolation thermique des bâtiments, publics et privés, la liste est longue… Je la terminerai par le tri des déchets organiques au 1er janvier 2024, échéance que nous rappelons déjà depuis quelques années et qui ne sera pas, selon toutes vraisemblances, respectée par la Métropole.

Pour conclure, monsieur le Président, chers collègues, choisissons le coût de l’action plutôt que celui de l’inaction !

Je vous remercie de votre attention.