Olivier Muller présente les orientations budgétaires des écologistes lors du Conseil Métropolitain du 24 novembre 2023
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Monsieur le président, chers collègues,
Je vais commencer par saluer le travail des services de la Métropole, particulièrement le
service Finances, pour la qualité de l’information apportée ce soir aux conseillers
métropolitains à l’occasion de ce débat d’orientation budgétaire. C’est un travail
considérable, qu’ils en soient remerciés.
Après l’avoir maintes fois appelé de nos vœux, nous notons, pour la première fois, la
préséance dans ce rapport du volet environnemental par rapport au contexte économique.
C’est important, car si l’instabilité du contexte géopolitique en Europe de l’Est et maintenant
au Proche-Orient contribue à accroître la vulnérabilité de nos sociétés, l’urgence climatique
et l’effondrement de la biodiversité constituent des défis majeurs qui ne doivent pas passer
au second plan.
Ces facteurs d’incertitudes, combinés à la crise énergétique, la hausse des matières
premières et les risques de faillite d’entreprise, l’inflation et la crise du pouvoir d’achat, les
métiers en tensions créent de nouvelles zones de turbulences et offrent peu de visibilité
d’une sortie de crise pour les collectivités.
La comptabilité verte, sujet qui nous tient à cœur et que nous demandons depuis plusieurs
années, commence à être évoquée. C’est dommage, la Métropole aurait pu être à la pointe
dans ce domaine, plutôt que de donner l’impression de subir la réglementation européenne.
D’ores et déjà, et comme pour la ville, nous proposons qu’un rapport détaillé relatif à la mise
en œuvre d’un budget vert soit présenté en conseil métropolitain.
Concernant les dépenses d’équipements, plus précisément l’unité de valorisation
énergétique, le rapport sous-entend que l’on se dirige vers une augmentation des
capacités en ouvrant un four supplémentaire.
Vous l’avez déjà expliqué, il vaut mieux brûler les ordures ménagères et produire de
l’énergie pour le réseau de chaleur, plutôt que de les enfouir. Soit, on ne peut
qu’acquiescer.
Cependant, présenter comme cela, il s’agit d’un faux choix. Il y a en effet une autre
alternative, car une véritable Métropole écologique doit envisager toutes les
dimensions de l’écologie et chacune des limites planétaires.
Cette autre alternative, on l’a déjà répété, c’est tendre vers un territoire zéro déchet.
Au-delà des efforts récents sur le recyclage, qui sont réels, nous attendions
l’organisation d’une véritable politique de réduction des déchets à la source, en
commençant par la valorisation des biodéchets, conformément à l’obligation qui
concernera les particuliers, les entreprises et les administrations dès janvier 2024.
Nous soulignons bien sûr positivement la volonté d’engager un programme d’actions
dans ce sens dès le premier semestre 2024. Mais il est un peu tardif et nous paraît
confus. S’agit-il de développer une collecte de biodéchets qui va se substituer à une
collecte de la poubelle grise ? Est-ce une collecte supplémentaire, qui s’ajoute ? Quel

lien entre collecte et développement du compostage partagé, comme cela est
présenté dans la rapport, alors que le compostage est une action complémentaire à
la collecte et que l’utilisation de la matière collectée est complètement différente ?
Autre sujet écologique qui manque de moyens selon nous, et par conséquent
d’ambition : le vélo.
Avec les aménagements de la place du 30 octobre, de la rue de Mayence, et
l’implantation de quelques abris vélos, va-t-on atteindre les 2 millions annuels
promis ?
Dans ce DOB, on pourrait lire des mesures sur l’évolution des comportements de
mobilités pour remettre en selle tous les publics à vélo et en particulier les enfants, à
travers l’apprentissage du vélo à l’école.
Toujours à l’école, on pourrait lire la sécurisation des abords des établissements, les
fameuses rues des enfants.
On pourrait lire des mesures d’accompagnement social aux mobilités actives, à
travers une aide à l’achat de cycles, ect.
Toujours en matière de mobilités, les améliorations techniques et les travaux du
projet CAPATRAM pour améliorer la performance de circulation des trams,
notamment en période de pointe, sont une bonne chose.
Mais s’agissant du tram, en tant qu’écologistes, nous aurions préféré, plutôt que la
reprise de la compétence routes de l’État, le lancement dès 2024 d’une étude pour
une nouvelle ligne. Nous espérons d’ailleurs que la dotation de transfert couvrira le
coût de cette nouvelle compétence routes. Nous y reviendrons lors du rapport 11.
Concernant l’enjeu de la ressource en eau, si des efforts sont envisagés sur la
question quantitative et sur le stockage de l’eau avec des solutions fondées sur la
nature, l’enjeu de la qualité n’est pas pris considéré.
Pourtant la restauration de la qualité contribue évidemment à garantir l’accès à l’eau
potable. Depuis plusieurs années , les écologistes proposent un programme de
réhabilitation de la qualité sur les aires de captages avec une production destinée à la
restauration collective qui s’inscrirait parfaitement dans les politiques alimentaires
de Dijon Métropole.
Souligner positivement le projet d’autoconsommation et donc la production locale
d’énergie.
Sur la partie développement, pour accélérer la conversion écologique de l’économie,
au-delà de la transversalité entre les filières comme indiqué dans le rapport, nous
proposons d’activer un levier dès 2024, celui de la conditionnalité des aides aux
entreprises, basées sur des critères écologiques et sociaux.
Enfin pour conclure, les écologistes ont proposé cette mesure depuis 2016, c’est la
densification des zones d’activités. A plusieurs reprises, nous avons émis des réserves
sur les zones de Beauregard et l’EcoParc qui impactent des terres agricoles de

qualité, en proposant comme alternative d’étudier le potentiel de densification des
ZI.
Sans doute une conséquence de la loi Zéro artificialisation Nette….
Je vous remercie de votre attention