SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIALE : intervention de Stéphanie MODDE
Partager

Monsieur Le Président, Chers collègues,

Le vote du SCot est le résultat d’un long travail de révision . Ce projet structurant déterminera nos modes de vie pour au moins les 10 prochaines années alors que les effets du changement climatique bouleversent d’ores et déjà notre quotidien.

C’est pourquoi, il doit être exigeant et favoriser les conditions de l’adaptation climatique du territoire.

Rappelons que la mission première de la planification territoriale à l’échelle du Scot est d’organiser une gestion économe de l’espace et des ressources naturelles, enjeu fort d’une politique d’adaptation et de transition écologique.

Pour répondre à cela, les élus écologistes se sont fortement impliqués, depuis plusieurs mois, dans l’élaboration du Scot que ce soit au sein des ateliers thématiques que dans la rédaction d’amendements et de note. A ce propos, nous avions souligné des lacunes bien avant de prendre connaissance de l’avis de l’autorité environnementale qui sur de nombreux points a confirmé nos positions. Nous soulignons ici que suite à ces observations le contenu du document a évolué .

  • Concernant la réglementation agricole, on passe d’une recommandation à une prescription favorable à l’agriculture de proximité, même si le contenu de l’amendement proposé nous paraît encore un peu flou. Comme quoi, le courage politique, même si nous avons conscience de la difficulté que cela représente, ouvre le champ des possibles !
  • Effort également sur l’organisation concrète des mobilités entre les différents pôles. Nous considérons cependant que ces prescriptions devront s’accompagner d’un véritable programme d’actions pluriannuels et d’une affectation de moyens pour réduire rapidement les flux pendulaires où l’usage de la voiture reste prédominant et améliorer ainsi la qualité de l’air. Nous répondrons ainsi aux demandes fortes des gilets jaunes et participerons à apaiser et à réconcilier notre société. D’autant que le secteur des déplacements est exposé, localement, une augmentation de 5% des émissions de CO2 ( CF Cit’ergie) et que selon la dernière étude ménage déplacements à la métropole , 2/3 des déplacements en voiture se font sur moins de 3 KM.
  • Nous attirons aussi l’attention sur l’importance de la désimpermabilisation des sols en milieu urbain. Si les travaux de ce type sont bien envisagés dans les secteurs en requalification, une réflexion collective doit s’ouvrir à un périmètre bien large (parkings/ zones commerciales ….)

Pour autant, l’urgence environnementale, climatique et biodiversité, nous oblige à constater que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux.

Comme l’autorité environnementale, nous regrettons la poursuite de la démarche qui consiste à aménager des zones d’activités économiques sur de bonnes terres agricoles alors même que l’État prend enfin en compte l’enjeu d’une « zéro artificialisation nette » en souhaitant accompagner les collectivités vers cet objectif. Vous ne serez pas étonnés, nous nous sommes exprimés à plusieurs reprises sur ce sujet lors de nos interventions en Conseil Métropolitain.

En effet, la consommation totale d’espace agricole doit être comptabilisée à partir du moment où les ZAC ne sont pas encore totalement aménagées, même si le principe a déjà été acté.

Nous sommes d’autant plus réticents à cette approche qu’une partie de ces terres ont  été attribuées à un tarif très avantageux , non pas à des activités économiques en tant que telles, mais à la SAS DFCO, déjà fortement soutenue par la Métropole, pour y construire un centre de formation et des terrains de foot.

Nous soulignons cependant l’attention particulière portée à la densification, y compris en hauteur, des zones d’activités tout en veillant à la qualité paysagère. C’est une approche que nous avions proposé dès 2015 au Président du Grand Dijon. Plus qu’une attention, la densification des zones d’activités est une priorité pour concilier écologie et attractivité économique.

Concernant l’aménagement de ces zones nous déplorons l’absence d’un travail plus approfondi sur les déplacements alternatifs à la voiture individuelle et à leur accès .

Nous déplorons enfin que la trame verte et bleue ainsi que les obligations de plantations soient renvoyées aux PLU. Les continuités écologiques ne s’arrêtent pas aux frontières des communes et intercommunalités. Seule une politique cohérente à une échelle plus globale, de la Région aux communes, nous permettra de mener une véritable politique de reconquête de la biodiversité. Enfin, pour préserver la biodiversité aux abords des cours d’eau, il faut interdire toutes dérogations de construction en zone U et AU et non se contenter de retraits d’urbanisation .

Certes, en conclusion nous saluons en tant qu’écologistes le travail réalisé et les modifications apportées suite aux observations de l’autorité environnementale et à nos remarques. Cependant, face à l’urgence, c’est maintenant que nous devons prendre des décisions ambitieuses, sans demi-mesures ni atermoiements, sans attendre si on veut inverser une tendance dont on ne maîtrise pas les effets : une hausse de +3 degré des températures. C’est ce que la population, et les plus jeunes, attendent de nous ! C’est pourquoi vous comprendrez bien que nous nous abstenons sur ce SCOT.